La douleur, un simple signal d’alarme ?

Évidemment, tout le monde sait ce qu’est une douleur. Mais si je vous demande sa définition, est-ce  que vous pourrez le faire de façon précise?  Pensez-vous que la douleur est un simple signal d’alarme? Pour commencer, on va considérer que la douleur est une sensation provoquée par une agression. Si notre organisme est menacé, la douleur est là pour l’informer qu’il doit réagir pour préserver son intégrité. La douleur permet de nous protéger.

Puis nous verrons si la douleur peur être considérée comme un simple système d’alarme

Comment se propage la douleur

Pour comprendre si la douleur peut être considérée comme un simple signal d’alarme, nous allons commencer par comprendre le mécanisme de la douleur:

Imaginez votre système nerveux : il est composé de nerfs (les neurones) qui servent à transporter des informations d’un point A à un point B . Dans le cas de la douleur, ils transportent l’information jusqu’au cerveau. C’est ce qu’on appelle la nociception

On considère que la douleur est  un sens parce que c’est une sensation, comme la vue ou l’ouïe. 

Si notre corps est agressé, par exemple par une flamme qui brûle, ou un caillou pointu qui pique, ou encore un estomac qui contient trop d’acidité… la partie du corps agressée va envoyer un message au cerveau par l’intermédiaire d’un nerf. Elle va l’avertir qu’elle est en danger. Et plus la lésion sera importante, plus la douleur sera forte.

Une fois le cerveau prévenu, il enverra à son tour un message, un peu comme un ordre, qui dira ce qu’il faut faire face à ce problème pour ne plus avoir mal. C’est ce qu’on appelle un réflexe. 

La douleur, comme simple signal d’alarme

Si on reprend les exemples de tout à l’heure, imaginez que vous posiez le pied sur un caillou pointu: les nerfs qui partent de la peau vont informer le cerveau que le pied risque d’être blessé par le caillou. Le cerveau va à son tour envoyer un message et le réflexe sera de lever le pied pour ne pas se blesser. Si on passe la main sur une flamme, le réflexe sera d’éloigner la main de la flamme pour ne pas se brûler…

Dans ce type de situation simple, il suffit de supprimer la cause de la douleur pour régler le problème. On peut considérer que la douleur agit comme un simple signal d’alarme.

Mais vous l’avez certainement déjà remarqué, il y a des douleurs qui ne disparaissent pas: on a beau supprimer la cause de la douleur, elle persiste quand même.

Un système plus complexe

À l’inverse, certaines situations comme par exemple le développement de structures cancéreuses, il n’y a pas de douleurs qui nous préviennent du problème.

Donc le phénomène de la douleur est plus compliqué que ces exemples « simplistes » vus précédemment .

On peut remarquer deux choses:

• La douleur nécessite d’être conscient: si on dort ou si l’on est inconscient(coma), elle n’est pas perçue. Souvenez-vous, une douleur le soir peut vous empêcher de dormir. 

• La douleur s’accompagne de réactions physiques et/ou psychologiques. C’est ce qu’on appelle la souffrance. Quand vous avez faim votre estomac se serre, et cela peut devenir douloureux. Une personne qui a des douleurs incessantes pendant plusieurs jour peut se rendre compte que son moral descend.

Définition de la douleur :

On peut définir la douleur comme une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable qui peut être ressentie de différentes manières par les individus. Bien que la douleur soit souvent considérée comme un symptôme d’une maladie ou d’une blessure, elle est en fait un processus complexe qui implique de nombreux mécanismes physiologiques.

Donc la douleur est considérée comme un phénomène complexe

Ses  causes sont multiples:

• Il y a une sensation émotionnelle, qui définit l’aspect désagréable de la douleur
• Et une composante sensorielle qui définit le type de douleur: par exemple une brûlure ou un écrasement… , la durée de la douleur, son intensité, sa localisation

Cette définition introduit de nouvelles notions par rapport à la théorie de la douleur comme simple signal d’alarme. En effet, le signal de la douleur n’est pas qu’un aller retour rapide entre le cerveau et la périphérie 

régulation de la douleur par le système nerveux

On l’a vu précédemment : 

• La quasi totalité de notre organisme possède des neurones qui transportent des informations en provenance de la périphérie – la peau un muscle ou un organe – et allant vers le cerveau.
• Ces neurones savent communiquer entre eux. Dans le cas de la douleur on les appelle des nocicepteurs. Ils sont activés soit par des stimulations directes soit par des phénomènes inflammatoires. Une fois activé, le nocicepteur propage l’information (appelée influx nerveux) jusqu’à la moelle épinière puis le cerveau.
• Il faut savoir qu’il existe un système de modulation de la transmission de ce message douloureux, un peu comme un tri des informations: le message n’arrive pas forcément jusqu’au cerveau, si bien que la douleur n’est pas toujours consciente.
• Dans la majorité des cas, les messages douloureux sont transmis au cerveau, en passant par deux zones appelées le tronc cérébral ou le thalamus. C’est là que se déclenchent les manifestations neurovégétatives* de la douleur(augmentation de la pression artérielle-du rythme cardiaque-la sueur…) et endocriniennes ou motrice (fuite, retrait….)

*le terme neurovégétatif  fait référence au système nerveux neurovégétatif. C’est lui qui règle les actions inconscientes dans notre corps : rythme cardiaque, respiration, digestion….

Cela vous est certainement déjà arrivé: lors d’une douleur intense, vous sentez que votre rythme cardiaque s’accélère. C’est une manifestation neurovégétative de la douleur. 

Ou alors vous sentez que vous transpirez, ou que vous respirez plus vite, avez la nausée ….

• Alors que ces réactions sont positives au début, puisqu’elles visent à protéger l’organisme, si elles durent trop longtemps elles peuvent devenir néfastes. C’est alors que des contractures musculaires, ou tout simplement des douleurs chroniques peuvent alors apparaître.

Différents types de douleurs.

Il existe différents types de douleurs:

• douleur aigue: c’est une douleur de forte intensité, et brève. En cas de coup, de brûlure …
  
• douleur chronique: en général elle dure plusieurs mois, son intensité est variable. Par exemple pour les maladies rhumatismales, articulaires….
  
• douleur neuropathique: c’est du à une altération du système nerveux lui-même. les plues connues sont les zona, les névralgies, sciatiques, crurales…
  
• douleur psychogène: il s’agit plus d’un mal-être moral que physique

les traitements de la douleur

il existe différentes façons de soulager les douleurs

les méthodes non médicamenteuses : pour les douleurs articulaires et musculaires, les massages, l’ostéopathie, la chaleur, le froid …. ont toute leur place.

les médicaments :
en premier recours, on utilise les antalgiques, comme le Doliprane, ou des anti-inflammatoires
s’ils ne calment pas la douleur, le médecin peut prescrire des dérivés morphiniques faibles, à base de codéine.
s’ils ne soulagent pas non plus, le médecin peut alors prescrire des dérivés morphiniques forts, à base de morphine.

j’espère que ce post vous aura permis d’y voir plus clair sur le rôle de la douleur, son utilité, comment le système nerveux fonctionne et les différents traitements possible.
Dans de prochains articles je vous expliquerai la différence entre les douleurs chroniques et inflammatoires, et comment soulager les douleurs des muscles et articulations.
N’hésitez pas à me poser vos questions en commentaire, ou à me donner des idées d’articles, elles seront les bienvenues!

à bientôt